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 Qui dit journaliste dit recherchiste

Le mercredi 23 octobre 2013


Qui dit journaliste dit recherchiste

Un portrait de Marie-Pier Elie, lauréate de la bourse Fernand-Seguin en 1998, journaliste et recherchiste.

Par Anne Fleischman

« Que l’on travaille sur une petite chronique légère ou sur un dossier très pointu, on doit toujours creuser beaucoup plus profond qu’il n’y paraît. » Celle qui le dit parle d’expérience : la journaliste Marie-Pier Elie a passé les quinze dernières années à vulgariser le fait scientifique sur (presque) toutes les plateformes, de la presse écrite à la télé, en passant par la radio et le web. 

En conséquence, Marie-Pier sait très bien que le travail de recherche, qui va de pair avec le métier de journaliste scientifique, peut prendre des formes extrêmement variées. Ainsi, en 2010, elle s’est vu confier le rôle de recherchiste et conseillère scientifique pour une série web diffusée sur le site de Radio-Canada. Neuroblaste mettait en scène des étudiants s’adonnant à des recherches clandestines sur le cerveau humain. Intrigues, meurtres et romances sur fond de neurosciences. 

« Mon rôle était de m’assurer que la partie scientifique de l’histoire était plausible et que le scénario ne recelait aucune incohérence. Même si dans cette série la science sert davantage de prétexte pour faire avancer l’intrigue, il m’a quand même fallu faire des recherches solides pour ne laisser passer aucun mauvais raccourci. Comme dans n‘importe quel contexte de vulgarisation, il faut avoir une compréhension profonde de la réalité de son sujet. »

C’est donc dans l’ombre et en toute discrétion que les recherches de Marie-Pier ont permis d’éviter des gaffes impardonnables qui auraient miné la crédibilité de tout le projet.

« Pendant les réunions d’équipe, j’ai notamment eu à expliquer quelques principes de base sur le fonctionnement du cerveau et la maladie d’Alzheimer. Dans la première version du scénario, j’ai d’ailleurs levé le drapeau rouge sur quelques confusions, ce qui était bien normal avec un sujet aussi complexe. »

Pour Neuroblaste, Marie-Pier Elie a aussi participé à l’écriture du journal intime d’un des personnages, une plongée dans la fiction qui, une fois encore, illustre toute la diversité du métier de communicateur scientifique.

« L’idée était de me mettre dans la peau d’une jeune étudiante. Comme le travail s’est fait en collaboration avec un auteur masculin, j’étais chargée de mettre en mots les émotions typiquement féminines, et bien sûr tous les sujets plus techniques en lien avec la science comme les conflits éthiques, le long processus de la recherche ou encore les demandes de subventions. »

Des thèmes familiers à cette journaliste qui côtoie la science depuis assez longtemps pour être au fait des aléas de la vie de chercheur. « Il m’est quand même arrivé de passer quelques coups de téléphone pour valider certains points, précise-t-elle. Il ne faut jamais hésiter à vérifier les faits auprès des spécialistes. »

Aussi rigoureuse dans son rôle de « spécialiste ès sciences » dans des émissions généralistes qu’au micro du Code Chastenay qui démarre sa 6e saison à Télé-Québec, Marie-Pier Elie retire de cet incessant travail de recherche un enthousiasme sans borne.

« J’aurais de quoi écrire plusieurs livres avec tout ce que j’ai appris au cours des années?! Ce qui est à la fois formidable et un peu frustrant, car on en apprend toujours tellement plus que ce qu’on a la place pour raconter… »

En plus de la lire derrière les confidences de la jeune scientifique de Neuroblaste, on pourra suivre le travail de vulgarisatrice de Marie-Pier Elie dans les magazines Québec-Science et La Recherche en 2014, en plus de l’entendre nous raconter plusieurs histoires de science à une heure de grande écoute sur Radio-Canada (émission Entrée principale) et sur MAtv (émission Libre service).

Gagnante de la Bourse Fernand-Seguin en 2000, Anne Fleischman a travaillé en télé, web et presse écrite avant de devenir rédactrice en chef du magazine en ligne Pluie de science qu’elle a piloté pendant huit ans. Aujourd’hui à son compte, elle partage son temps entre l’écriture journalistique et corporative et la rédaction muséale, notamment pour le Centre des sciences de Montréal.

 

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